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23 rue des Jardiniers 13127 Vitrolles
VOUS AVEZ DIT HYPERSENSIBLE ?
L’hypersensibilité
C’est quoi ?
Hypersensible moi-même et mère d’hypersensibles ce sujet me touche particulièrement.
De par mon expérience et mon métier d’accompagnante en thérapies brèves j’ai à cœur d’apporter, à mon humble niveau, quelques explications et quelques solutions simples pour mieux vivre cet état de fait au quotidien.
On entend de plus en plus parler de l’hypersensibilité dans les médias.
Les hypersensibles exposent leur mal-être sur les réseaux sociaux en expliquant en quoi ils souffrent de leur condition et surtout de l’incompréhension de leur entourage face à ce qu’ils ressentent.
Mais c’est quoi au juste être hypersensible ? Que ressent-on ? Comment vivre avec une hypersensibilité et comment vivre avec un hypersensible ? Que pouvez-vous faire, concrètement pour réguler votre hypersensibilité ?
Les « non hypersensibles » n’ont pas toujours conscience de ce que cela peut représenter de tout ressentir puissance 10 voire puissance 10.000.
Nous avons tous, hypersensibles ou non, une sensibilité particulière, l’idée de cet article est de nous rapprocher pour une meilleure compréhension mutuelle.
Je précise que je ne suis ni scientifique, ni médecin, je vais utiliser des mots barbares et des néologismes, mon but est explicatif et informatif.
Je m’appuie grandement sur ma propre expérience et sur mon travail avec mes clients dans mes exemples et dans mes conseils.
Alors l’hypersensibilité c’est quoi en fait ?
Tout d’abord il ne s’agit pas d’une maladie !
L’hypersensibilité est plutôt décrite par les instances scientifiques comme un tempérament, un trait de caractère.
Il s’agit d’une façon aigüe de ressentir notre environnement qui touche un ou plusieurs sens, à divers degrés, et qui fait ressentir beaucoup plus intensément le monde qui nous entoure. Une sorte de « super pouvoir » qui fait que l’environnement est vécu plus fort, parfois même violemment par la personne qui le possède. On parle d’hyperesthésie.
En réalité il s’agit des interactions neuronales liées aux sens qui vont beaucoup plus vite dans le cerveau d’un hypersensible.
Toutes nos sensations ne sont pas décodées au même endroit dans notre cerveau, Je vous explique le chemin des sens plus bas, sous chaque sens (ref Le grand Larousse du cerveau Ed Larousse de Rita Carter, Susan Aldridge, Martyn Page et Steve Parker)
La plupart du temps, lorsqu’il est question d’hypersensibilité, on parle surtout de l’hypersensibilité émotive, nous commencerons donc par là avant de nous focaliser sur les sens.
Accordons-nous sur 6 sens pour commencer : L’ouïe, la vue, le gout, l’odorat, le toucher (ou Kinesthésique), et l’empathie (ressentir ce que les autres ressentent).
Il existe de nombreux autres sens, liés à l’équilibre, au mouvement à la perception de notre corps dans son ensemble mais je ne m’attacherais ici qu’à ces 6 sens.
Les émotions :
Les émotions sont un vaste sujet, elles n’ont pas de siège particulier dans le cerveau car elles sont causées par une multitude de facteurs.
Une émotion est une réaction psychique affective causée par un ou plusieurs stimuli, elle peut se traduire par des sensations physiques (chaleur, mal au ventre, bien être, tensions musculaires…), elles provoquent des montées d’hormones (l’adrénaline en cas de peur, l’ocytocine en cas de bonheur affectif) …
L’hypersensibilité émotionnelle est donc multiple, ce qu’il faut comprendre c’est qu’un hypersensible émotionnel va ressentir ses émotions de façon accrue, la peur, le dégout, l’ennui, la tristesse, le chagrin, la colère, la frustration mais aussi la joie, l’intérêt, la confiance, l’admiration, l’amour, la sérénité …
Son monde est rapidement chamboulé lorsqu’apparait une émotion et il pourra basculer de l’une à l’autre de façon plus ou moins brutale.
On les dira « soupe au lait », « lunatiques », souvent « fragiles ».
J’ai eu droit à quelques ritournelles blessantes lorsqu’enfant je pleurais « tout le temps ».
L’entourage, souvent, ne comprend pas que l’hypersensible ne peut pas ne pas ressentir et que ces émotions décuplées font comme un tsunami dans leur cerveau et dans leur corps, une déferlante bouleversante qui retourne.
Encore une fois il n’y a pas deux hypersensibles qui vivent les choses de façon identique, ni avec la même intensité, certains seront extrêmement réceptifs à la frustration ou à l’injustice quand d’autres seront sensibles à la tristesse et à la peur (il est craintif, il a peur de tout cet enfant), inversement certain.e.s pleureront de joie pour un « rien » un câlin, un oiseau, une récompense…
Doit-on parler de l’adolescence ? Cette période de développement et de chamboulement aussi bien hormonal, physiologique qu’affectif est particulièrement compliqué à vivre pour l’hypersensible qui va être bombardé par ces « émotions sorties de nulle part », souvent négatives. Une aide psychologique est souvent nécessaire.
Souvent les enfants émotifs, si on ne leur explique pas les émotions qu’ils vivent (oui, tu es tombé, tu t’es fait mal, c’est normal que tu aies eu peur), à force de se voir niés dans leurs émotions et qui plus est dénigrés dans leurs ressentis, ont tendance à se renfermer et à se couper de leurs émotions (tout plutôt que de souffrir).
Une fois adultes nous retrouvons en thérapie des adultes perdus, ne sachant plus reconnaitre ce qu’ils ressentent, souvent dissociés de leurs sentiments, « à côté de leurs pompes », certes l’expression est datée, mais elle reflète bien l’état dans lequel se trouve une personne en décalage avec ses émotions.
Alors que faire ?
Apprendre à connaitre et reconnaitre ses émotions, savoir faire la part des choses dans ses sentiments, si cet enseignement est fait dès l’enfance ce sera plus facile pour l’adolescent puis l’adulte de s’y retrouver.
Ce travaille incombe aux parents. Je vous recommande vivement le livre la couleur des émotions » d’Anna LLenas aux éditions Quatre Fleuves.
En ce qui concerne les adolescents et les adultes, n’hésitez pas à vous faire aider par un spécialiste, vous ressentirez rapidement un mieux-être (voir « comment gérer son hypersensibilité en fin d’article)
L’ouïe :
Le sens de l’ouïe est relié au cortex auditif (de chaque côté de la tête) par le biais du corps grenouille médian (en bas du thalamus) via le bulbe rachidien (au cœur du cerveau).
Quand l’hypersensibilité se situe au niveau de l’ouïe on va entendre des sons que les autres n’entendent pas, des ultrasons (très aigües), des infrasons (très graves), des vibrations (l’ordinateur, le réfrigérateur, une ampoule) qui vont être douloureux pour ses tympans alors que son entourage n’en aura peut-être même pas conscience.
Il arrive que « l’hyper-acousique » soit incapable de suivre une conversation dans un lieu bruyant parce qu’il entend clairement une conversation qui se tient à 5 mètres de lui et ne peut pas s’en détacher pour rester attentif sur celle qu’il souhaiterait avoir avec ses proches, ou que le brouhaha ambiant prenne toute son attention et qu’il ne puisse plus se concentrer sur ce qui se passe dans son propre groupe.
Il sera souvent incapable de vivre à proximité d’une ligne à haute tension ou d’éoliennes.
A côté de ça l’hyper-acousique, dans des conditions optimales, pourra savourer toutes les nuances d’une musique, pouvant être capable de suivre la ligne mélodique d’un seul violon dans tout l’orchestre, entendre le chant d’un oiseau éloigné ou se perdre dans le bruit d’un ruisseau qui serpente au milieu des hautes herbes et que personne d’autre ne perçoit.
La vue :
La vue est portée par le nerf optique jusqu’au thalamus pour être analysée dans le lobe occipital (arrière du cerveau).
Quand l’hypersensibilité se situe au niveau de la vue on va voir des choses que les autres ne perçoivent pas, la lumière parait trop vive, douloureuse.
« L’hyper-visuel » sera peut-être incapable de se concentrer dans un environnement trop coloré, trop lumineux, son attention sera accrochée par des formes ou des couleurs ou des mouvements qui ne correspondent pas à ce sur quoi il doit se focaliser, il va parler avec vous en étant incapable de vous regarder parce que son regard est posé sur des enfants qui jouent à 10 mètres de là.
Il ne pourra peut-être pas supporter de rester trop longtemps sur un écran car la lumière et ou le rétroéclairage lui transperce la rétine.
A côté de ça « l’hyper-visuel » saura faire la différence entre les couleurs parme, lilas et pervenche au premier coup d’œil, il verra toutes les nuances de verts dans un paysage qui parait uniforme aux yeux des autres, il distinguera toutes les nuances du vol d’un oiseau dans le ciel et sera sensible à chaque détail d’une peinture de Dali ou de De Vinci.
Cela ne veut pas dire qu’il voit mieux que quelqu’un d’autre, cela ne l’empêchera pas de porter des lunettes par exemple, mais une fois sa vue corrigée si besoin il sera attentif, inconsciemment, à certains détails de son environnement.
Le gout :
Le gout est un sens subtil, lié à l’odorat pour beaucoup. Il passe par le thalamus pour rejoindre le cortex olfactif et être analysé dans différentes régions du cerveau comme la région gustative de l’insula au cœur du cerveau, la région gustative et la région de la langue du cortex somatosensoriel (en haut du cerveau) quand les odeurs seront analysées par le cortex olfactif le cortex orbitofrontal et le bulbe olfactif situés à l’avant de notre cerveau (juste au-dessus des fosses nasales).
Lorsque l’hypersensibilité se situe au niveau du gout on va ressentir des saveurs desquelles les autres n’ont pas conscience.
« L’hyper-gustatif » ressentira le gout « chimique » ou « industriel » de certains produits, ne supportant pas, par exemple, la présence d’aspartam dans les aliments ou la présence des produits de traitement dans l’eau du robinet, étant capable de gouter la présence d’un certain aliment dans un plat (aromate, épice, légume spécifique).
Il ne pourra pas profiter d’un plat ou d’une boisson qui lui paraitra trop sucré, trop salé, trop acide ou amer, même si ses commensaux n’y trouvent rien à redire.
A côté de cela « l’hyper-gustatif » saura vous décrire toutes les nuances de gouts de ce qu’il mange, profitera de l’explosion des saveurs de son vin et même vous expliquer à quel endroit de son palais cela se passe, il saura faire la différence entre différentes eaux (Vittel ou Évian, San Pellegrino ou Badoit …) voir même ressentir les différents minéraux qui les composent.
L’odorat :
L’odorat seul va avoir un chemin particulier qui mène les informations à proximité de l’amygdale (liée aux émotions) et l’hippocampe (lié à la mémoire) avant de retourner au bulbe olfactif évoqué plus haut.
Lorsque l’hypersensibilité se situe au niveau de l’odorat on va sentir des odeurs incongrues, des parfums dont les proches n’ont pas idées.
« L’hyper-olfactif » va ressentir des gênes importantes comme par exemple ne pas supporter un parfum, l’odeur de certaines fleurs, être incommodé par une odeur qui n’est pas perceptible par les autres, ne pourra pas passer devant une boutique de cosmétiques sans en ressentir une véritable gêne occasionnée par la trop grande profusion d’odeurs qui s’entremêlent provoquant une saturation au niveau du cerveau qui ne sait plus quoi analyser.
L’hyper-olfactif pourra, par exemple, avoir la nausée juste par la présence d’une légère fragrance de décomposition.
A côté de ça « l’hyper-olfactif » saura se laisser enivrer par les parfums d’un parterre de fleurs, pourra vous décrire avec précision les arômes qui s’élèvent de son verre de vin, ou la composition exacte d’un parfum, il pourra également passer de longues minutes à capter les arômes discrets d’une rose ou faire la différence entre un chèvrefeuille et un jasmin.
Il pourra vous guider, lors d’une promenade en pleine nature, vers un arbre aux branches chargées de figues juteuses ou un « coin à champignons » dans les bois.
L’hypergustie et l’hyper-olfaction sont souvent liées.
Le toucher :
Le sens du toucher est beaucoup plus complexe car lié à la multitude de nerfs situées sur la totalité de notre corps. En résumé les nerfs transitent par la moelle épinière via le bulbe rachidien jusqu’au thalamus et au noyau ventral supérieur (au cœur du cerveau) pour être analysé dans différentes zones périphérique de la région supérieure du cerveau (comme un serre tête) en fonction de la zone concernée par le stimulus (bas extérieur pour la langue, haut extérieur pour la tête, Bas intérieur pour les parties génitales …)
Lorsque l’hypersensibilité se situe au niveau du toucher on va ressentir un inconfort physique au contact de certains vêtements, ne pas supporter ce pull qui gratte (oui même avec 2 T-shirts en dessous), se retrouver dans l’obligation de retirer ces étiquettes qui griffent, être incapable de supporter un vêtement en matière synthétique, ou en laine, ou tout autre chose que du coton ou du lin. La moindre miette dans le lit sera le calvaire d’une nuit (la princesse au petit pois), et le moindre grain de sable dans la chaussure (voire même un caillou sous la chaussure) sera un enfer.
Que dire d’un choc, d’une chute ou d’un coup …
« L’hyper-kinesthésique » ressentira plus intensément le chaud et /ou le froid, il ne supportera pas de se faire embrasser par une personne portant une barbe ou une moustache, il pourra même ne pas supporter qu’on le touche, les contacts trop légers provoqueront l’équivalent de décharges électriques et un contact trop appuyé provoquera de la douleur, il aura « les nerfs à fleur de peau », il pourra également ressentir physiquement les vibrations d’un appareil électrique, voire même ressentir le courant électrique parcourir son corps lorsqu’il prend en main un téléphone en charge, ou encore lorsqu’il touche une personne qui tient un téléphone en charge …
Les hypersensibles aux ondes électromagnétiques se situent souvent dans cette catégorie.
A côté de ça « l’hyper-kinesthésique » ressentira mieux que personne la caresse du vent ou du soleil sur sa peau, profitera pleinement du confort d’un vêtement à condition de trouver la bonne matière et la bonne coupe, profitera pleinement d’un massage, il est capable de ressentir les riches variations entre le croquant et le fondant d’un dessert, et être particulièrement sensible aux sensations d’un chaud/froid de l’un de ses plats et, si on s’aventure dans la sphère intime, ressentira le plaisir d’une façon juste insoupçonnable pour les autres, chaque nerf transmettant les sensations de façon démultipliées.
L’empathie :
Il n’existe pas de zone spécifique à l’empathie à proprement parler, en fonction des différents stimuli les informations seront traitées dans des zones situées à différents endroits du cerveau, qu’il s’agisse d’un inconfort physique se seront les zones liées au toucher, s’il s’agit d’une émotion ou d’un inconfort émotionnel ce sera l’amygdale qui sera activée.
Lorsque l’hypersensibilité se situe au niveau de l’empathie la personne est capable de ressentir les émotions et /ou gênes physiques des personnes qui l’entourent, que ce soient des proches ou non, rentrer dans une pièce et ressentir un mal de tête violent sans aucune raison et comprendre que son voisin vient de se cogner (ça peut être aussi extrême que ça), ou se sentir soudainement triste lorsque l’on rencontre une personne qui l’est, sans même avoir besoin de parler.
« L’hyper-empathe » ressent ses propres émotions plus fortement, ne sachant pas forcément les démêler de celles de son entourage. Les agressions du monde extérieur prennent des proportions énormes parce qu’on perçoit non seulement la violence des mots lors d’une dispute à notre égard mais également les sentiments véritables qui animent la personne qui nous agresse.
A côté de ça, l’hyper-empathe, du fait de sa sensibilité, est capable d’être à l’écoute et de comprendre profondément son interlocuteur, c’est souvent une personne qui voit venir un menteur de loin, une personne difficile à berner (bien que les hyper-empathes optimistes cherchent toujours à voir le bon côté chez les autres).
Ce sont des amis précieux qui cherchent à ce que vous vous sentiez bien et qui vous connaissent souvent mieux que vous-même.
L’hyper empathe est clairement un hyper émotif.
L’hypersensibilité, Innée ou acquise ?
Et bien les deux sont possibles
Innée :
Karl Gustav Jung est le premier à aborder le sujet avec le concept de « sensibilité innée » dès 1913. Il le décrit comme « un enrichissement de la personnalité »
L’hypersensibilité est en réalité une façon de ressentir le monde de façon plus consciente, on peut naître hypersensible, les parents ont souvent des difficultés à comprendre ces enfants trop sensibles, qui pleurent pour un rien « mais non, ça ne fait pas mal, ça ne gratte pas, ce n’est pas trop fort … » ou le fameux « arrête de faire ta chochotte ! ».
Bien souvent l’un au moins des parents possède également une sensibilité accrue, il est essentiel de se rapporter à ce que nous sommes, d’être à l’écoute de nos enfants et de ne pas reproduire les schémas d’éducation que nous avons reçus et dont nous avons parfois souffert « un homme ça ne pleure pas ! », ou encore penser que de ne pas « céder » aux plaintes de son enfant va permettre de l’endurcir.
Saverio Tomasella, psychanalyste français, précise quant à lui que la sensibilité élevée n’est pas d’origine génétique. Il est en cela en désaccord avec Elaine Aron, psychologue américaine, qui pense qu’il y a une composante génétique acquise au cours de l’évolution, tout en précisant qu’un environnement « activant » durant l’enfance est une cause probable.
L’enfant hypersensible ne sait pas faire autrement que de ressentir son environnement aussi fort. Si les parents en prennent conscience ils peuvent poser les mots sur ce que leur enfant ressent, le rassurer et lui fournir un certain confort et une écoute bienveillante, sans pour autant le couver, tout en lui apprenant à gérer ses ressentis.
Nous y reviendrons plus bas.
En fonction de l’environnement dans lequel ils grandissent ces enfants peuvent devenir des adolescents puis des adultes renfermés, fuyant le monde, fuyant la foule et les sollicitations trop importantes du monde extérieur.
Ce sont de jeunes personnes qui pourront être introverties (je ne veux pas ressentir) se tenant à l’écart de leurs émotions trop fortes à gérer, déconnectés de ce que le commun appelle « la réalité ». Une fois les émotions et les sensations régulées (nous y reviendrons plus bas) l’introversion peut laisser place à une grande ouverture au monde et aux autres qui était juste refoulée par la peur (ref Elaine Aron psychologue américaine spécialisée dans l’hypersensibilité)
Ce sont ces mêmes personnes que l’on retrouve en souffrance, en errance sur les réseaux sociaux, tentant de comprendre ce qu’elles vivent pour pouvoir poser des mots sur leurs maux.
Cette hypersensibilité peut pousser à la dépression voire à des envies de suicide lorsque l’on ne peut plus supporter toutes ces sensations, tout comme l’inverse une « hypo-sensibilité », la perte de l’un de nos sens, provoque également de graves états dépressifs.
Acquise :
La sacro-sainte « pleine conscience » dont on entend tellement parler depuis quelques temps est un facteur d’hypersensibilité acquise.
Au travers d’exercices de méditation, de respiration, de prise de conscience de notre quotidien, de ce qui nous entoure, de ce que nous vivons, de ce que nous ressentons …
Ces exercices ouvrent nos sens, nous permettent de nous mettre face à ce que nous vivons et sentons dans notre corps comme dans notre esprit.
Le fameux « focusing » ou la « mindfulness » sont des techniques de prise de conscience de notre environnement et de notre « ici et maintenant » qui ouvrent grandement nos canaux de perception et de réception.
Dans ces cas-là, l’ouverture se fait de façon douce et progressive, on est à même de maîtriser nos perceptions au fur et à mesure qu’elles apparaissent.
L’utilisation de certaines drogues peut, quant à elle, ouvrir de façon violente les perceptions avec parfois l’incapacité de revenir en arrière et l’impossibilité à gérer le flux des sensations qui arrivent soudainement de façon anarchique.
Bien entendu ce ne sont pas toutes les drogues et ce n’est pas systématique.
Certaines universités (en particulier l’université Johns-Hopkins de Baltimore aux états unis) font des recherches approfondies sur l’utilisation contrôlée de certaines substances réputées psychotropes et hallucinogènes, en quantité adéquate et de façon très régulée, en vue d’ouvrir certains canaux cognitifs pour accéder à une meilleure perception de l’environnement et pour traiter certaines maladies par le biais des « thérapies psychédéliques » (voir également les travaux de Timothy Leary professeur à Harvard dans les années 1960).
Les sorciers et chamanes ont de tout temps utilisé des produits de même ordre pour « percevoir » les chemins subtils qui leur permettaient (permettent) de trouver des réponses aux personnes qui viennent solliciter leurs lumières.
Loin de moi l’idée de faire l’apologie de l’utilisation de ces substances.
Comment gérer son hypersensibilité ?
L’hypersensibilité provoque souvent une saturation au niveau du cerveau qui reçoit trop d’informations qu’il ne peut pas traiter en temps réel.
Les stimuli arrivent à une cadence et une fréquence trop importante pour pouvoir être triés et analysés correctement.
La personne qui souffre véritablement de cette situation se retrouve dans l’incapacité de se concentrer, vit trop fort et trop intensément.
Est-ce mal pour autant ?
Bien sûr que non !
Il faut apprendre à réguler les ressentis et ce n’est pas forcément aisé.
Quelques pistes :
Les médicaments :
Certains produits pharmaceutiques permettent d’anesthésier les sens et de calmer la « super activité » du cerveau.
Le problème c’est que si on arrête le traitement tout revient et est perçu souvent de façon plus violente encore qu’auparavant, et puis cesser de ressentir n’est pas une bonne chose en soit, il n’y a qu’à voir les ravages provoqués par la lobotomie qui était pratiquée il y a quelques décennies en arrière.
La méditation :
Chère méditation !
Elle apaise le corps et l’esprit, laissant le cerveau au repos pour quelques instants.
Il est aisé de faire pratiquer la méditation à un enfant, c’est un exercice que l’on peut recommander aussi bien pour les parents, qui permet de se connecter à son Moi intérieur et apporte un réel mieux être aux pratiquants.
Les enfants sont très sensibles à la méditation, contrairement à ce que l’on pourrait croire de prime abord, ils s’y glissent aisément comme dans un rêve et seront même demandeurs dès qu’ils se rendront compte de l’apaisement qu’apporte la pratique.
Je recommande vivement la méditation silencieuse pour un hypersensible qui se laisserai happer par une musique en fond sonore ou une méditation guidée dans un premier temps.
Dans un contexte où l’on peut régler les paramètres idéaux pour que l’hypersensible se sente bien, température, bruits environnants, parfums éventuels, la pratique améliorera de façon pertinente la gestion des sensations dans le quotidien.
Je recommande la méditation à tous, hypersensibles ou non, c’est un apport merveilleux pour chacun.
L’hypnose :
L’hypnose est un état modifié de conscience, tout comme la méditation. C’est un état naturel que vous avez tous, un jour ou l’autre, expérimenté inconsciemment.
Lors d’une séance L’hypno-thérapeute vous accompagnera dans votre recherche de mieux être par le biais de protocoles d’hypnose très efficaces pour ce genre de situation comme « la salle des machines » pour ceux qui connaissent un peu.
Il s’agit d’aller régler les différents paramètres et de baisser la sensibilité à un niveau perçu comme acceptable par la personne.
L’hypnose est praticable à tout âge, de différentes façons en fonction de la problématique, de l’âge et de la maturité du sujet.
Elle apporte un véritable soulagement à l’hypersensible, lui donnant les clés pour réguler lui-même par la suite, par le biais de l’autohypnose, l‘intensité de ses ressentis.
Il existe partout en France d’excellents praticiens qui sauront vous apporter leur aide dans ce domaine.
Les thérapies brèves :
Parce que parler de soi est essentiel !
Il existe nombre de différentes psychothérapies qui permettent de reprendre sa vie et ses ressentis en main, de nombreux praticiens sont présents pour vous écouter en toute bienveillance.
Une thérapie vous permet de parler de vous, de votre histoire, tout en apprenant à vous comprendre et à vous accepter tel que vous êtes, comprendre vos faiblesses et vos forces, procéder aux réglages nécessaires dans votre vie afin de vivre bien avec votre spécificité.
La liste des offres existantes étant pléthorique je me permets d’attirer votre attention plus spécifiquement vers la Gestalt thérapie qui s’appuie sur vos ressentis justement, pour comprendre votre spécificité et la sublimer comme étant une ressource et une force. C’est une thérapie par la parole, qui me parait très adaptée par son côté humaniste et bienveillant.
La sophrologie, petite sœur de l’hypnose est également une piste intéressante.
Dans le cadre d’une thérapie, de quelque nature qu’elle soit, l’essentiel est votre mieux-être, la technique n’est qu’une technique. Le plus important est que vous trouviez un praticien qui vous correspond, qui vous ressemble et qui saura vous accompagner au mieux.
Les choix de vie :
Et oui, c’est important de trouver sa voie en fonction de sa personnalité et de ses capacités.
N’ai-je pas dit plus haut que l’hypersensibilité était un super pouvoir ?
Un hyper-acousique ne pourra pas travailler dans une usine bruyante, un hyper-olfactif ne supportera pas de travailler en boutique de cosmétique …
Maintenant ou peut trouver un emploi en fonction de nos super capacités dans la condition ou nous sommes capables de maîtriser un tant soit peu nos ressentis :
L’hyper-acousique sera parfois un musicien accompli ayant un sens aigu de la musique (l’oreille absolue est une forme que peut revêtir l’hyperacousie) il peut également envisager une carrière dans des métiers liés à l’isolation phonique.
Il choisira de toute façon un métier qui lui permet de rester dans un cadre plutôt calme et silencieux, plutôt dans un bureau isolé que dans un open-space saturé en bruits de toute nature.
L’hyper- visuel fera un bon artiste peintre, dessinateur, sculpteur, décorateur d’intérieur ou relookeur de très bon conseil. C’est une personne qui aura des prédispositions pour lier les couleurs entre elles en particulier, qui percevra les formes et les volumes harmonieux, pourquoi pas paysagiste ou encore architecte.
Un hyper-gustatif travaillera de façon très efficace dans les milieux de l’alimentation, pouvant proposer ses talents en cuisine ou en pâtisserie par exemple, capable de créer des saveurs inattendues.
L’hyper-olfactif pourrait envisager de travailler dans l’œnologie (tout comme l’hyper-gustatif) mais également comme « nez » pour un parfumeur, sachant mélanger les différentes fragrances de façon délicates.
L’hyper-kinesthésique fera merveille dans le milieu textile, pouvant apporter sa sensibilité à ce que le confort prime, au service qualité par exemple.
L’hyper-empathe sera un très bon thérapeute, une personne qui perçoit à merveille ce que l’autre ressent, ce sera un excellent soignant, un formidable vétérinaire capable de comprendre un patient qui ne parle pas.
Et si on ne maîtrise pas ?
Dans ce cas-là on fera l’exacte inverse et on choisira de travailler dans un environnement maîtrisé qui nous évite d’être confrontés aux stimuli trop forts correspondant à notre sens ou nos sens trop aiguisés, loin des stimulations auditives, visuelles, gustatives, olfactives, kinesthésiques ou des sentiments qui pourraient nous submerger et nous empêcher de nous concentrer.
Alors l’hypersensibilité, handicap ou force ?
Comme vous l’avez sûrement compris c’est un peu les deux.
Si l’on n’apprend pas à contrôler cette sensibilité c’est terriblement handicapant, gênant et parfois douloureux.
Le cerveau ne peut pas ne pas ressentir, il est parfois tellement saturé que l’on ne peut plus réfléchir et se concentrer, pouvant provoquer une sorte de « bug » qui nous bloque dans notre quotidien.
Un hypersensible, dans une grande surface, peut vivre un moment de vraie panique causée par le trop plein de stimulation par les odeurs, les bruits, les lumières, se sentir oppressé par les frôlements des autres clients et n’aura qu’une envie s’enfuir !
Dès lors que l’on parvient à contrôler un peu ses hyper sensations et à les rendre supportables, elles deviennent une vraie force.
En réalité l’hypersensible vit plus, plus fort, plus consciemment son quotidien.
Il est capable d’ancrer plus fortement en lui des souvenirs liés à ses ressentis (la fameuse madeleine de Proust), un son, une musique, une odeur le ramèneront plus sûrement à des souvenirs que n’importe qui.
Nous vivons dans une société qui nous stimule énormément dès notre plus jeune âge, il n’est donc pas étonnant qu’il y ait de plus en plus de personnes se percevant comme hypersensibles.
Je vis avec un /une hypersensible, je fais comment ?
Tout d’abord être à l’écoute, entendre ce qu’il a à dire, comprendre que s’il préfère tel ou tel genre de musique il y a une vraie raison, s’il demande qu’on baisse le volume il ressent sûrement une vraie gêne.
Si votre compagne ne porte pas le parfum que vous lui avez offert ou si elle râle en montant dans la voiture parce que vous avez encore mis « trop » de parfum peut-être est-elle vraiment incommodée par les odeurs, non pas que le parfum sente mauvais mais juste qu’à son niveau de sensibilité les odeurs sont difficiles à supporter.
Ça demande quelques ajustements pour que la vie soit confortable pour tout le monde, de toute façon le dialogue et la bienveillance sont de mise.
Comprendre ce que l’autre ressent et exprimer ses propres besoins sont essentiels pour vivre en harmonie avec un hypersensible.
Il ne supporte pas l’odeur du produit d’entretien ou l’encens que vous aimez faire brûler ? attendez qu’il soit sorti pour laver ou utiliser votre encens, ou changez de produit pour quelque chose de plus neutre.
Elle ne supporte pas la musique que vous aimez tant ? écoutez-la en son absence et préférez le silence, ou écoutez-la avec un casque lorsqu’elle est présente …
Prenez le temps d’ouvrir une vraie conversation avec votre proche hypersensible.
Demandez-lui ce qu’elle/il ressent, de quelle façon vous pouvez l’aider à se sentir à l’aise.
Proposez-lui les solutions énoncées plus haut pour apprendre à gérer ses sensations, à alléger la gêne ressentie au quotidien, sans oublier que vous avez-vous-même vos propres sensibilités.
Le dialogue et les ajustements on vous dit !
Je suis hypersensible et mon entourage ne me comprend pas, je fais comment ?
Encore une fois, le dialogue !
N’hésitez pas à prendre votre compagnon, compagne, parents, famille, amis en tête à tête pour leur expliquer ce que vous ressentez et surtout comment vous ressentez, exprimez-leur ce qui vous dérange, ce qui vous cause de la souffrance et comment ils peuvent vous aider.
Exprimez vos besoins !
Comprenez également qu’ils n‘expérimentent pas la vie de la même façon que vous, ils ont besoin qu’on leur explique ce que cela signifie « être hypersensible », n’hésitez pas à donner des exemples de ce qui vous perturbe dans votre quotidien.
Et encore une fois n’hésitez pas à mettre en pratique les conseils donnés plus haut, organisez-vous des moments de méditation, consultez un thérapeute qui sera à même de vous apporter du soulagement et vous expliquer comment apprendre à gérer vos ressentis.
Ne vivez pas cet état de fait comme un problème mais comme une force qui peut vous être utile dans votre vie et sachez que vous n’êtes pas seuls, rapprochez-vous de groupes d’hypersensibles pour partager votre quotidien et obtenir le soutien et l’écoute dont vous avez besoin.
N’oubliez pas que vous êtes des super héros aux super pouvoirs !
En conclusion :
Comme je le laissais entendre en préambule, l’hypersensibilité est variable entre chaque personne, un seul sens peut être concerné, pour certains ce sera plusieurs et pour d’autres encore tous les sens seront touchés.
De plus l’hypersensibilité peut varier au cours du temps et l’intensité des signaux est individuelle à chaque personne, de même les cycles hormonaux (puberté, menstruations, grossesse, ménopause, andropause) et l’état émotionnel pourront modifier la réceptivité voire la bouleverser.
Les exemples cités plus haut sont volontairement extrêmes et sont à adapter en fonction de votre propre sensibilité. Il n’existe pas, à ma connaissance, d’échelle pour l’hypersensibilité et cela parait complexe d’en établir une tant la sensibilité est subjective.
Une question à poser, ou à se poser :
Sur une échelle de 0 à 10, 0 étant tout à fait supportable et 10 absolument insupportable, à quel point te sens-tu dérangé(e) par ce son, cette odeur, ce pull … ?
Les variantes sont infinies ce qui fait de l’humain un être unique, complexe et magnifique.
La vie de l’hypersensible est parfois compliquée, il est bon de se sortir de son statut de victime et d’incompris pour comprendre tout ce que cela peut vous apporter comme force et comme « plus » dans votre vie.
Vous n’êtes pas seul, et pour un peu que vous l’exprimiez, vous vous rendrez compte que de nombreux membres de votre entourage vivent des choses très similaires.
Vivre avec un hypersensible est tout aussi compliqué lorsque l’on ne perçoit pas les raisons de son mal-être et que l’on ne voit pas comment il est possible de l’aider.
Dans tous les cas des solutions existent pour vous apporter une aide significative si vous vivez difficilement la situation.
Je souhaite sincèrement que ce tour d’horizon non exhaustif de l’hypersensibilité vous aura apporté les explications dont vous aviez besoin et un support à partager avec votre entourage, que vous soyez hypersensible ou que vous en fréquentiez un.
Je reste à votre disposition s’il vous reste des questions ou si je peux vous apporter de plus amples renseignements.
Facebook: @MaureenNicolaeTherapies